jeudi 3 mars 2016

Tentative d'itinérance au nord du Péloponnèse

Vendredi 26 février

Nous sommes à pied d'oeuvre pour prendre le bus de 7h30, direction Sparte puis Tripoli. Nous faisons de grands signes de la main à Augustin et Dimitria qui attendent le bus scolaire. Dans le bus pour Sparte une femme qui a habité longtemps au Canada engage la conversation en anglais. Elle regrette d'être revenue en Grèce, ses enfants n'ont pas de travail. Elle déplore aussi l'excès de touristes à Mistra. Elle nous dit que les habitants désormais ferment leurs portes. Nous constatons une fois encore les dégâts du tourisme de masse. A 10h30, après le plein d'essence (un litre, pour le réchaud !) et un passage à la boulangerie, nous quittons Tripoli pleins d'entrain, heureux de démarrer une itinérance de plusieurs jours jusqu'au nord du Péloponnèse. Nous montons sur une route puis un large chemin de terre. Nous pique-niquons sur un plateau non loin de troupeaux de brebis et chèvres. Lorsque nous repartons, une femme en 4x4 s'arrête à notre hauteur et nous dit "dromos, dromos !" Comme nous ne comprenons rien, elle fait un geste qui veut dire étroit et ajoute "micro". Elle s'inquiète pour le passage de nos chariots sur le chemin qui se rétrécit ! Nous lui montrons nos roues en faisant signe que ça ira. Et patatras, une heure et demi plus tard, le chariot de Gwénolé casse à l'endroit de la soudure. Le réparateur n'avait mis aucune pièce pour renforcer l'intérieur du tube. Nous ne pouvons plus rien prévoir maintenant, la suite des événements sera dictée par l'état du chariot.
Il nous reste 3 km jusqu'au village étape de ce soir, Kapsia. Gwénolé, Xavier et Yann se répartissent les sacs sur leurs dos et nous arrivons tant bien que mal jusqu'à la route. Un premier commerçant nous propose une ficelle pour réparer ! Nous lui montrons que cela ne suffira pas. Les tenanciers d'une taverne nous indiquent qu'à Levidi, le village voisin, quelqu'un pourra peut-être nous le réparer. Une autre option serait de retourner à Tripoli. Un bus passe à 19h pour Levidi, nous choisissons de le prendre et de dîner à la taverne en attendant : souvlakis, frites et une préparation aux aubergines, tomates, huile d'olive et fromage. La cuisinière nous offre du gâteau à l'orange !
Dans le bus, le steward cherche pour nous spontanément les horaires de bus pour quitter Levidi. Il faut dire que les arrêts ne sont même pas matérialisés, alors l'affichage des horaires, n'y pensons pas !
Il fait nuit lorsque nous débarquons à Levidi. Nous nous adressons à une taverne pour trouver une chambre chez l'habitant. 3 minutes plus tard nous avons 2 voitures devant nous, prêtes à nous emmener. Nous négocions le prix avant de monter. Georges, le patron d'un petit village vacances, nous emmène à un peu plus d'un km. Nous avons une chambre en sous-sol mais assez luxueuse, avec kitchenette. Georges voit où nous pourrions nous adresser pour la réparation, il nous y emmènera demain.



Le 1er village après Tripoli. Le printemps est là  !


Pause pique-nique en plein vent. Nous ne nous attardons pas car le vent est froid !




Tentative de réparation. Ce sera insuffisant. Nous terminerons sac et chariot au dos.


Quelques km plus loin, notre destination est enfin en vue

Samedi 27 février

Un employé nous dépose (les parents) chez le réparateur pendant que les enfants font leur travail en autonomie. L'employé repart après avoir appelé quelqu'un. Rien ne se passe, l'atelier est fermé. Gwénolé part aux nouvelles dans le village, tombe sur le frère du réparateur qui lui signale que son frère est à Athènes pour le week-end. Nous n'avons plus qu'à attendre jusqu'à lundi.
Nous trouvons un logement plus près du centre, avec 2 chambres et un peu moins cher. L'hôtelier voulait à tout prix que nous logions chez lui. Les logements sont vides en raison de l'absence de neige dans la station de ski voisine.
L'après-midi est un peu morose, d'autant que le village n'est pas du tout animé, à croire que tous sont devant leur télé ! Nous repérons toutefois une balade possible pour le lendemain.
Nous sommes en contact avec le directeur de Carrix. Nous nous rendons compte que nous pouvons changer seulement la pièce cassée sans avoir besoin de racheter un chariot complet.

Notre chambre en sous-sol


Le village de Levidi 




Dimanche 28 février

Nous n'entendons pas de cloches, du côté de l'église cela ne doit pas être plus dynamique que dans les rues !
Nous sortons de notre logement. La mère de l'hôtelier nous demande où nous allons. Nous lui répondons : "Orchomenos". Elle nous demande : "taxi ?" Nous lui faisons signe à pied, elle nous répond "sorry". Orchomenos est à 5 km de là, pour elle ce doit être la punition d'y aller à pied. Pour nous cet aller-retour de 10 km est plaisant.


Arbres fruitiers et ruches à la sortie de Levidi

Marche d'approche dans la plaine cultivée
Arrivée à Orchomenos



Les restes du théâtre antique 

Nos seules rencontres : la gardienne du site et les "agents d'entretien" !


Au sommet de la colline, les ruines d'une tour moyenâgeuse

Pique-nique à côté de l'église. Les églises sont souvent un endroit où nous pouvons nous poser car elles offrent un point d'eau et souvent un coin où nous asseoir. 




Retour vers Levidi


Lundi 29 février

Nous commençons la journée chez le réparateur qui nous fait signe d'emblée qu'il ne peut rien faire pour le chariot. Il nous dit "Tripoli". Nous n'avons définitivement pas envie de retourner à Tripoli pour chercher un hypothétique réparateur. Il nous reste une grosse semaine avant de rejoindre Thessalonique, ce qui est insuffisant pour reprendre notre itinérance à Vytina ou même à Daras. Carrix peut nous envoyer rapidement la pièce à moitié prix, chez les propriétaires de l'appartement que nous avons réservé à Thessalonique, cette solution nous paraît plus fiable.
Nous montrons la carte du Péloponnèse à nos logeurs en leur indiquant Dimitsana, un village autour duquel nous pourrons faire plusieurs randonnées. Nous avons un bus à 12h15. Dans ce bus nous retrouvons notre steward de vendredi, Marinos, ainsi que le chauffeur âgé. Marinos fait aussi office de facteur colis à chaque arrêt. Il nous demande pourquoi nous trimbalons autant de bagages si nous dormons à l'hôtel. Nous lui racontons donc notre mésaventure avec un des chariots et lui expliquons notre projet. Il s'exclame "it's amazing !". Nous discutons des territoires palestiniens où Marinos a un ami et de la Grèce. Marinos pense qu'il faut réformer beaucoup de choses en Grèce, dont l'école. Les passagers qui parlent anglais suivent la conversation !
Ce bus fait un arrêt à 6 km de Dimitsana. Marinos passe plusieurs coups de téléphone pour nous trouver un taxi ou un bus qui peut nous amener jusqu'au village. Au final, il nous dit qu'un bus passe à 14h. Nous avons 3/4 d'heure pour pique-niquer au carrefour. Le bus arrive un peu en retard. C'est un bus scolaire, le chauffeur nous embarque gratuitement.
Nous arrivons à Dimitsana vers 15h. Nous dégotons un appartement en plein centre. L'accueil est très sympathique, la dame couvre les enfants de petites attentions genre barquettes de pâte à tartiner, cela nous change de l'accueil à Levidi !

Arrivée à Dimitsana



Il y a des églises et des chapelles à tous les coins de rues. Malheureusement toutes fermées. 





Notre appartement au 1er étage.

Nous goûtons une sorte de gruau au fromage, que nous avons préparé comme des pâtes. Résultat moyen !

1 commentaire:

  1. J'espère que le carrix sera vite réparé...
    Je vous sens plus proche de nous.
    Est ce parce que vous êtes sur la route du retour ou parce que nous sommes déjà allé en Grèce...peut être un peu des deux;)
    Dede notre côté Antoine n'a plu de couche en journée depuis un peu plus d'une semaine (y/c la sieste)! Il est très fier!
    Pauline a une dent qui bouge depuis lundi.. Elle est super contente!
    Romane prépare ses deux nuits à la ferme avec sa classe...elle est ravie!
    Bref pour l'instant ça roule!
    Et nous on travaille pas mal et on tente de garder notre calme à la maison avec l'énergie débordante habituelle des enfants;)

    Est ce que vous pensez plus au retour qu'avant ou vous vous sentez toujours en pleine aventure? J'ai lu que Charlotte mettais à jour son CV.. Une objectif précis?

    Bisou,

    Lucie et Olivier, Romane, Pauline, Antoine

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