samedi 26 mars 2016

La via Egnatia de Pella à Edessa

Dimanche 20 mars - 12 km - 73 km cumulés

Absolument TOUS les commerces sont fermés (les 4 boulangeries et les 2 supérettes). Nous trouvons dans un café des feuilletés au fromage et des croissants industriels pour le petit déjeuner puis Georges nous donne du pain pour le déjeuner. Pour le reste nous avions anticipé et fait des courses hier.
Nous visitons le musée archéologique qui présente des trouvailles superbes de l'âge de bronze jusqu'à la période hellénistique. Il est près de midi quand nous partons. C'est la journée des traitements sur les arbres fruitiers en fleurs. La plupart des agriculteurs n'ont aucun équipement pour se protéger. Un seul a la tête dans un casque de cosmonaute doté d'un masque à gaz. Les champs de coton sont juste labourés.
Nous trouvons à nous loger dans le seul hôtel de Giannitsa. Nous disposons d'une terrasse au 4 ème étage qui nous permet de cuisiner et de suspendre du linge.
Pendant que les enfants bullent, les parents font un tour dans la ville à la recherche de traces de son passé ottoman.
Charlotte a la bonne idée d'agrémenter la sauce carbonara d'un poivron vert qui s'avère être du piment. Nous n'arriverons pas à tout manger !

Georges, notre hôte attentionné

Une caricature connue en Grèce mais qui en dit long sur les relations entre les Grecs et les Ottomans. 

Le musée de Pella








La colline où se trouve la nécropole de Pella. Le site est fermé.

Les panneaux solaires sont monnaie courante.

Giannitsa. Ville fondée par les Ottomans au 15ème. Entièrement réaménagée dans les années 50. Quelques bâtiments anciens, souvent en ruines, subsistent.

Les immeubles des années 50.

La tour de l'horloge 

Les bains 
La mosquée 



Lundi 21 mars - 15 km - 88 km cumulés

Aujourd'hui nous sommes dans l'ambiance des cultures intensives d'arbres fruitiers. Les traitements dans les vergers battent leur plein. Alors que nous commençons à chercher un endroit pour notre pause de midi, Maximos nous invite juste devant les bâtiments de la coopérative fruitière. Nous en profitons pour nous faire expliquer le procédé de fabrication. Les pêches sont coupées en 2 par une lame, pelées à la soude caustique puis vérifiées par des femmes. Les pêches de bon calibre sont emboîtées, les autres sont transformées en jus. Les fûts de jus sont envoyés dans le Péloponnèse ou en Pologne, en Turquie, au Maroc ou en Algérie pour le conditionnement. L'usine emploie 400 personnes en juillet et août. Elle fonctionne alors 24h sur 24 sauf le dimanche.

Maximos nous donne des boîtes à emporter. Nous en prenons 2. Au total nous aurons mangé des oreillons de pêche au petit-déjeuner, au déjeuner, au goûter et au dîner !

Beaucoup de grecs nous offrent à manger (et souvent beaucoup!). Peut être que nous leur faisons pitié en marchant ou campant!? Par exemple, nous passons devant une industrie de pêches au sirop et le directeur, qui faisait sa pause devant une camionette à viande et frites, nous offre des saucisses, des souvlakis, des frites, du coca-cola, du rakia (pour les parents) et des pêches au sirop . Un vrai repas délicieux!

XAVIER

Nous repartons très heureux de cette belle rencontre. L'après-midi nous disons bonjour à un homme qui travaille dans un champ. Il a appris l'allemand en travaillant sur le chantier de construction d'une autoroute à Stuttgart. Nous ne pensions pas trouver autant de germanophones en Grèce. Nous voyons les effets de la crise dans les villages : boutiques fermées, maisons en ruine, immeubles pas terminés. Cependant cela fait longtemps que les Grecs sont partis trouver du travail ailleurs, notamment en Allemagne.

Nous apprenons à répondre aux 2 questions rituelles :
-"Apo pou iste ?" "D'où êtes-vous?"
-"Apo paté ?" "Où allez-vous ?"
Le fait de marcher reste incompréhensible pour les Grecs mais la carte de notre année et la carte de la via Egnatia nous aident à leur faire comprendre ce que nous faisons là.

Vers 15h30 nous sommes à l'entrée d'Aravissos. 2 restaurants sont installés au bord d'une rivière. L'un a fermé, l'autre ne fonctionne que le week-end à cette saison mais ses toilettes sont ouvertes. Nous demandons à un homme qui prend des photos où nous pouvons camper. Il nous indique une zone publique à côté de jeux pour enfants. Du coup, les nôtres font leur travail sur les balancelles. Pas sûr que cela active leurs neurones !
Le propriétaire du restaurant passe avant la tombée de la nuit, nous nous présentons et précisons que nous partons le lendemain. Les promeneurs nous saluent en souriant et ensuite il n'y a plus personne.


Dans les villages, la distribution du courrier se fait par ces boîtes. 

Merci Maximos pour ce repas !





Drôle de cochon. Vu ses bruits de bouche, nous avons trouvé une nouvelle expression : mastiquer comme un sanglier





Mardi 22 mars - 14 km - 102 km cumulés

Il fait vite chaud. Nous sommes toujours dans les vergers de pêches, abricots, cerises, kiwis. Les traitements et applications de désherbants se succèdent. Nous longeons un canal d'irrigation.
Pour notre pause déjeuner nous nous asseyons sur un banc à côté d'une petite bergerie. Le berger arrive avec ses quelques chèvres. Il connaît quelques mots d'allemand, ayant été chauffeur routier pour une entreprise allemande entre la Grèce et les Pays-Bas.

Nous arrivons à Profitis Ilias dans le stade du village où il y a un entraînement. Comme nous ne savons pas si nous pouvons camper nous allons voir des gens qui habitent à côté du stade. Il nous disent que nous pouvons camper derrière les gradins. Juste après l''entraînement des enfants viennent nous voir et nous proposent de jouer au basket avec eux. 

On s'est bien amusés. 

Yann

A Profitis Ilias l'accueil des habitants est incroyable. Nous sortons plusieurs fois nos cartes pour expliquer notre parcours. Nous mobilisons tout notre vocabulaire grec. Les enfants jouent avec des copains qui font tout leur possible pour communiquer. L'un deux, Marco, explique fièrement qu'il vient d'Albanie. Dans ces régions les mélanges culturels font partie du quotidien. Alors que Gwénolé est parti faire des courses pour le dîner, une délégation de femmes arrive avec plein de victuailles. Nous avons à manger pour 24 heures ! Pour finir, l'entraîneur nous explique comment ouvrir les vestiaires à toute heure.
Quelques habitants nous yeutent de loin. Un homme vient le visage un peu fermé puis repart tranquilisé après avoir vu nos cartes.

Les vergers couvrent la plaine.



Pause déjeuner en face d'une petite bergerie.



Un pique-nique énorme plus des frites maison que nous partageons avec les enfants présents ! 

Avec Aristodis, 8 ans et Olga, 10 ans

Avec Marco, 10 ans et Olga

Mercredi 23 mars - 15 km - 117 km cumulés

Nous empaquetons rapidement nos affaires, même les tentes mouillées par la condensation, car la pluie menace.
Un homme vient farfouiller dans les locaux. C'est le père de Marco ! Il a dû trouver ce moyen pour voir qui nous étions.
Dans le village Gregory nous dit dans un bon anglais qu'il connaît des Français dans les environs : des clochards ou "crazy men". Bonne entrée en matière ! Il commence ensuite un discours pseudo-théologique sur le "statut" de Jésus dans l'orthodoxie, sur la crucifixion. Nous l'avons à peine quitté que Johanna nous demande depuis son café de nous arrêter. Elle nous apporte 5 koulouri ! Et quelques minutes après, le père de Marco arrête sa voiture à côté de nous et nous tend un pain ! Ce n'est pas aujourd'hui que nous aurons faim.

En revanche nous serons mouillés par la pluie, par deux traversées de cours d'eau, et par l'orage. Nous finissons brumisés par les cascades d'Edessa.



Au loin nous apercevons Edessa.
Les cascades sont impressionnantes et font le succès du site. 





Anciennes maisons du quartier Varosi

Jeudi 24 mars - pause à Edessa

Fondée au 4ème siècle avant Jésus-Christ, Edessa fut une étape importante de la via Egnatia sous l'empire romain. Nous commençons la journée par les restes hellénistiques, romains et byzantins de l'ancienne Edessa. Nous sommes guidés par Maria, la gardienne du site. Nous visitons ensuite un vivarium puis la grande cascade. Edessa est un site très intéressant mais la crise est passée par là. Des projets sont arrêtés, des hôtels sont fermés.

Pâques approche !







Entrée de la cité antique

Stèle funéraire d'un de nos prédécesseurs du 2ème siècle. Il s'agit d'un cochon offert à un voyageur en Dalmatie. Il accompagna son maître sur la via Egnatia jusqu'à Edessa où il mourut écrasé par un char.



Tuyau qui alimente l'usine hydroélectrique


La grotte juste à côté de la cascade.






Église Saint Pierre et Saint Paul 




Vendredi 25 mars

Pause forcée à Edessa car Xavier a l'estomac en vrac. Nous espérons qu'après une cure coca-smecta, il sera sur pied demain. En attendant, nous profitons de l'ambiance festive car aujourd'hui, c'est la fête nationale grecque.  Nous assistons aux défilés des écoles, des scouts et des militaires. Pour nous c'est un vendredi Saint pas comme les autres !
La maladie de Xavier a au moins un côté positif. Nous avons dû changer d'hôtel faute de place dans le premier. Dans ce deuxième hôtel nous trouvons un prospectus en anglais écrit par des universitaires de Venise. Depuis 2000, avec un groupe d'étudiants, ils marchent 15 jours par an sur des routes historiques de pèlerinage en Europe : Compostelle, via Francigena et, depuis 2015, la via Egnatia ! Nous les contactons, ils sont prêts à nous accueillir à Venise et nous pourrons partager nos expériences !







2 commentaires:

  1. Bonnes fêtes de Pâques! Nous vous embrassons,
    Lucie et Olivier
    Romane, Pauline, Antoine

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  2. J'espere que Paques s'est bien passe. Je me rejouis de le generosite grecque qui vous accompagne le long de votre route. La meteo n'est pas plus clente ici, froid et humide mais au moins nous sommes au chaud :-) bises, Cyril

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