lundi 8 février 2016

Nos derniers jours en Terre Sainte

Vendredi 29 janvier

Nous quittons la maison d'Abraham avec émotion. Nous commencions à nous sentir chez nous ! Toute l'équipe est là pour nous dire au revoir : les soeurs au complet, les bénévoles, Cécile et le père Jean-Claude.
Nous partons 3 jours à côté de Beth Shemesh chez les soeurs de Bethléem. Nous y retrouverons soeur Liesse Myriam avec qui Gwénolé jouait à Rennes étant enfant.
Jusqu'à la porte de Damas, nous emboitons le pas aux centaines de musulmans qui se rendent à la mosquée Al Aqsa pour la grande prière. Nous nous faufilons comme nous pouvons dans la cohue des voitures et des 2 roues garées sur les trottoirs. A partir de la porte neuve, l'ambiance change. Les habitants font leurs trajets en tramway ou à vélo. La rue de Jaffa s'anime ensuite vers le marché Yehuda à côté duquel nous pique-niquons. Une petite demi-heure plus tard, de la gare routière, nous partons plein ouest vers le couvent de Deir Rafat. Les soeurs doivent venir nous chercher à l'arrêt de bus mais personne n'arrive. Gwénolé part au centre commercial proche pour appeler les soeurs, notre carte téléphonique étant épuisée. Un taxi arrive, le chauffeur nous dit quelque chose, Charlotte lui signifie que nous n'avons pas besoin d'un transport et lui reste là, le moteur allumé... Gwénolé revient avec des nouvelles des soeurs. En fait, leur voiture était en panne et elles avaient envoyé le taxi pour venir nous chercher...
Nous arrivons donc à Deir Rafat où soeur Maria Lied, la soeur hôtelière, nous accueille. Soeur Liesse-Myriam arrive un peu après. Elles nous accueillent comme si nous étions de leur famille et nous couvrent d'attentions.
Nous découvrons les lieux. Le couvent est une ancienne école. C'est le seul bâtiment du village encore debout. Tout le reste a été rasé en 1948. Le couvent est aménagé de façon belle et épurée. Le bois clair, les coussins colorés et les murs blancs forment en cadre très douillet.
Nous participons aux vêpres chantées en arabe, dînons comme des rois puis passons  un moment à raconter notre périple aux 2 soeurs.
Départ de la maison d'Abraham 








Nous avons été accueillis par la communauté des soeurs de Bethléem à Bet Shemesh. C'était génial ! Tous les repas étaient délicieux ! Et en dessert nous avions des gateaux !
Xavier


L'église du couvent

Dans le couloir de l'hôtellerie, une fresque de la Sainte famille

Samedi 30 janvier

Nous profitons de la venue du père Franz qui a célébré la messe pour les soeurs et qui vient d'Emmaüs pour nous y rendre. Emmaüs est la ville des disciples du même nom à qui Jésus est apparu après sa résurrection. Le lieu est habité par la communauté des Béatitudes. Nous admirons le jardin organisé autour des ruines de l'église byzantine. Après un repas sympathique avec la communauté qui comprend quelques baroudeurs, nous revenons au couvent à pied au milieu des forêts de pins et des plantations d'oliviers.

La maison de la communauté des Béatitudes 
Ruines de la basilique bysantine


Partout, les anémones rouges fleurissent




Les pierres témoignent du village arabe rasé en 1948. 


L'office des vêpres avec les soeurs 
Une des prouesses de soeur Maria-Lied : rondelles de bananes, mousse au citron, blanc d'oeuf battu.


Dimanche 31 janvier

Nous participons à la messe tôt avec les soeurs puis nous les regardons partir pour une marche de 3 heures vers l'abbaye de Latroun. Elles marchent à travers champs pour rester en solitude. La majorité d'entre elles effectue aussi le retour à pied !
Pendant ce temps, nous empruntons une de leurs voitures pour rouler jusqu'à Abu Gosh. Nous trouvons porte close : les 2 monastères sont fermés le dimanche. Nous nous rabattons sur un pique-nique et une balade dans la forêt d'à côté.
Le soir Charlotte discute avec soeur Maria-Lied tout en préparant le dîner. Plus tard soeur Liesse-Myriam nous raconte l'histoire de sa vocation.


Mausolée à Abu Gosh


Lundi 1er février

Grasse mat pour nous 5 puis dernier petit-déjeuner avec les confitures maison. La matinée passe vite entre devoirs scolaires, ménage et cuisine. 23 Italiens viennent déjeuner.
Nous quittons les 2 soeurs comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Merci pour cette pause paisible et confortable avant 24 heures éprouvantes !
Soeur Pacifica nous emmène à la gare et nous prenons le train pour l'aéroport. Nous appréhendions un peu ce passage brusque en avion de la terre sainte jusqu'en Grèce. Les "ennuis" commencent avec la sécurité de l'aéroport. Nous ramenons 2 cadeaux que l'on nous a faits, à Bethléem en territoire palestinien de surcroît ! Une analyse confirme que ces 2 petites crèches en bois d'olivier ne contiennent pas d'explosif ! Un de nos 2 chariots en revanche est suspect. Il doit être amené à un appareil spécial pour vérifier qu'il ne contient pas d'explosifs. A chaque étape on nous repose les mêmes questions et nous attendons debout ...  L'heure de l'embarquement arrive et nous attendons toujours. La chef revient pour nous dire que l'appareil à rayons X ne fonctionne pas et nous annonce qu'ils nous enverrons le chariot par un prochain vol. Nous sommes évidemment bien stressés à l'idée de laisser dernière nous un de nos chariots sans lesquels nous ne pouvons pas continuer notre marche. Nous expliquons qu'aucun élément ne doit manquer puis nous nous dépêchons pour les derniers contrôles de sécurité. Là les contrôleurs interceptent dans le petit sac de Gwénolé... son couteau multi-outils, son couteau suisse et le kit de réparation du Carrix. Il est trop tard pour enregistrer un autre bagage en soute ; le tout part à la poubelle, sous les yeux désolés de toute la famille.
Après le passage de la douane, panique à bord : Yann n'a pas le ticket de sortie du territoire qui ouvre un portillon. Il retourne à la douane avec Gwénolé. C'est juste le douanier qui avait oublié de lui donner. Nous nous laissons tomber dans nos sièges d'avion, hébétés.
Nous avons juste le temps de nous remémorer ces 2 mois intenses et exceptionnels par la force et la diversité des rencontres. Terre de Jésus, attachante et en même temps désolante. Pourrons-nous revenir un jour, parents ou enfants, sur cette terre sans occupation, sans ségrégation, sans mur, sans meurtres, sans dégradation, sans corruption ? Nous l'aimerions tant, pour tous ceux que nous laissons ici.

Arrivés à l'aéroport d'Athènes il nous faut établir une réclamation pour notre chariot en attente.
Dans le bus pour le centre d'Athènes nous sommes vaguement inquiets car la propriétaire de l'appartement n'a pas répondu à nos 2 messages. En bas de l'immeuble, à minuit, notre crainte est confirmée. Tout est fermé et aucune sonnette n'est au nom de la propriétaire. Nous demandons un peu d'aide pour décrypter les noms à 2 jeunes hommes qui passent. Aucun indice et le numéro de téléphone que nous avons n'est pas grec, ils ne peuvent pas l'appeler. Toutefois, l'un des 2 est négociateur de chambres d'hôtels ! Il appelle un hôtel proche et négocie 2 chambres pour nous. Nous les suivons jusqu'à l'hôtel en discutant. Nous ne pensons même pas à leur demander leur prénom ! Nous nous écroulons de fatigue.

A l'aéroport avec le seul chariot qu'il nous reste...



2 commentaires:

  1. Bonjour à tous,

    Que d'émotion en lisant vos lignes sur le départ en avion...bonne arrivée en Europe.
    Nous vous embrassons bien fort,

    Me voici à Arradon pour une semaine. Les filles commencent à lire des livres: petit ours brun ou Emilie.. Un par jour depuis le début des vacances! Antoine lui découvre les "culottes en tissu"! Il est très content même si ce n'est que le début.. Nous sommes bien loin de vos préoccupations mais tout de même dans les apprentissages fondamentaux ;)

    Lucie et Olivier, Romane, Pauline, Antoine

    RépondreSupprimer
  2. De tout coeur avec vous pour que votre périple en Grèce soit moins stressant et que vous retrouviez vos affaires et vos marques. Catherine et Jean Louis

    RépondreSupprimer