mardi 29 septembre 2015

Roumanie de Drobeta-Turnu-Severin à Cârna

Lundi 21 septembre

Après seulement 6 km nous nous posons dans le jardin de l'église catholique de Dobreta Turnu Severin. Les enfants font leur travail pendant que Gwénolé répare une énième chambre à air. Le prêtre que nous rencontrons nous trouve un coin dans l'école attenante pour poser nos vélos, ce qui nous permet de visiter la ville, animée et agréable. Nous repartons dans l'après midi. Les faubourgs sont nettement moins riants : cheminées qui crachent de la fumée noire, Roms qui font la manche, circulation. Après quelques km, nous arrivons à feu le camping "Smile" : il est à vendre ! Gwénolé va voir à pied avec les enfants. Les propriétaires sont de passage et nous autorisent à y passer la nuit. Ils nous ouvrent l'eau : nous avons une douche froide en plein air et un évier en fonctionnement. La vue sur le Danube est agréable.

La paroisse catholique

 Le marché de Dobreta Turnu Severin : à droite, des choux fermentés
La cathédrale est encore en construction
Des bretzels attachés par une ficelle, pain et fromage fermier frais


L'église grecque

Le camping ... ou ce qu'il en reste...



Mardi 22 septembre

Nous passons la journée sur des toutes petites routes dans des villages et des campagnes du bout du monde. Les charrettes à cheval sont plus nombreuses que les voitures. L'exode rural ou exode tout court se ressent ; de nombreux bâtiments sont abandonnés, dont des écoles.
Nous passons la soirée et la nuit en Serbie à Negotin pour dépenser nos dinars serbes dont personne ne veut en Roumanie.


Question de Solenn : comment font ils pour monter sur les charrettes ?

Cyclair, la mascotte que les enfants ont inventée
L'hôtel en Serbie est avec piscine.  Les enfants et Gwénolé en profitent pour faire un plongeon pendant que Charlotte consulte nos mails !


Mercredi 23 septembre

Surprise ! Agnès et Tom ont dormi au même endroit que nous ! Nous échangeons quelques nouvelles. Eux en Serbie ont été invités à boire le raki. Ils continuent vers la Bulgarie ; nous nous retrouverons sûrement plus loin en Roumanie.
Nous repassons en Roumanie par la même route qu'hier. A chaque passage de douane, nous avons droit au même scénario : le 1er ou la 1er douanier/ère qui nous voit appelle un collègue qui parle anglais ou allemand pour nous poser des questions et nous nous retrouvons avec l'équipe au complet, désireuse d'en savoir un peu plus sur cette famille à vélo.
Nous traversons 7 villages dans la journée. Le matin, une femme rince son linge au lavoir et remplit à la source des bouteilles qu'elle transporte en brouette. La source se déverse dans une mare qui fait le bonheur d'un troupeau d'oies.
L'après midi, nous faisons une pause devant une église orthodoxe. Dans les villages, celles ci constituent souvent un endroit accueillant : jardin calme, point d'eau, bancs et table. Cette fois, deux prêtres, Constantin et Florin, nous saluent. Ils nous demandent si nous sommes orthodoxes et quand nous leur répondons que nous sommes catholiques, Constantin nous dit "Mais vous aime Dieu" et pose sa main sur la tête des enfants.

La recherche d'un coin de bivouac s'avère difficile sur cette grande plaine agricole sans arbre. C'est à côté d'un hangar agricole, à la sortie de Salcia, que nous passerons la nuit. Nous préparons et prenons le dîner dans le local crasseux du gardien qui nous a gentiment sorti une bouteille de jus de fruit. La musique balkanique sortie du poste accompagne notre dîner. La purée de haricots blancs lyophilisée, c'est moyen !
L'élevage d'oies est très répandu mais ce n'est pas pour leur foie ! Dommage !


Le soir, dans la cour de la ferme, un petit chiot se prend d'affection pour les enfants. Le cheval n'est pas en reste et passe une bonne partie de la soirée à se faire caresser par eux.

Nous prenons de l'eau pour bivouaquer. Sur la route, un pneu de Maman crève. Des douaniers nous arrêtent (enfin nous l'étions déjà). Nous ne trouvons pas de coin de bivouac. Deux monsieurs nous disent que nous pouvons planter les tentes près de leur hangar. Il y a un chiot trop mignon et un cheval. Les monsieurs nous font goûter des graines de tournesol grillées.

XAVIER 

Jeudi 24 septembre

Il pleut, heureusement nous pouvons prendre notre petit-déjeuner sous le vieux hangar. Nous arrivons en milieu d'après-midi à Calafat où nous trouvons 2 chambres dans une pension. Nous dînons au resto d'à côté.  Nous goûtons des soupes : bouillons avec des morceaux de boeuf ou de porc, soupe de haricot blanc. Nous testons aussi la spécialité roumaine : polenta avec morceaux de porc et de saucisses et sauce tomate.


Cimetière orthodoxe
Les enfants que nous croisons sont très enthousiastes et nous saluent avec les mots d'anglais, d'espagnol ou de français appris en classe.

Pont frontière tout neuf entre la Roumanie et la Bulgarie

Calafat






Vendredi 25 septembre

Aujourd'hui après cet accueil "commercial" nous trouvons la route monotone. Nous continuons à dire bonjour aux habitants, nombreux dans la rue : vieux sur leur banc, enfants qui nous disent holà et nous tapent dans la main. Vers 16 h nous remplissons nos bouteilles à un robinet quand un homme nous fait signe de venir dans son jardin. Il ne paie pas de mine, ses yeux louchent, il lui manque des dents. Il s' appelle Florian, sa voix se brise quand il nous parle en regardant Yann. Nous comprenons qu'il a perdu un fils de cet âge. Son épouse Stefana rayonne de bonté. Ils nous donnent du raisin, des tomates et des poivrons qu'ils lavent à l'eau de leur puits. Ils embrassent les enfants. Nous leur laissons une carte de Nantes. Cette pause et cette rencontre très émouvante nous redonnent la pêche.

Pour finir en beauté la journée, un pope et sa famille nous accueillent. Nous préparons et prenons le repas en commun. Ils tuent un poulet pour nous ! Charlotte apprend à plumer un poulet, Gwénolé fait des crèpes, Lucian nous fait goûter son vin coupé avec de l'eau pétillante.  Nous parlons un peu de l'orthodoxie mais les mots anglais manquent pour approfondir. Nous évoquons aussi les jeunes du village dont Lucian et Isabella s' occupent. Beaucoup sont livrés à eux mêmes, ayant un ou leur deux parents en Europe de l'ouest. A la fin du dîner, voyant les trombes d'eau dehors, Lucian nous propose de dormir dans l'église. Les tapis moelleux et les fresques de la coupole nous accueillent.
Avec Florian et Stefana

L'église des archanges Michel et Gabriel

Lucian en tenue de prêtre, qui nous a charmés par son regard bienveillant


Avec Isabella, Lucian et leurs deux enfants Georges et André


Nous voulions faire un bivouac mais l'eau manquait. Nous arrivons à Cârna où il y avait une maison avec un robinet. Papa et maman vont demander de l'eau. Le monsieur était en fait un pope (prêtre orthodoxe) et nous dit de venir dans son jardin pour planter la tente. Nous plantons les tentes. Un enfant vient me voir. Il me fait signe de le suivre et me fait signe que si je veux jouer sur son ordinateur portable je peux. Ce jeu c'est GTA 5. C'est trop bien. Les prénoms de la famille qui nous a accueillis : Andrei, George, Lucian et Isabella. 
YANN

Isabella, Lucien, André et Georges nous ont accueillis pour planter la tente dans leur jardin. Nous avons dormi dans l'église parce que il pleuvait beaucoup.
SOLENN

jeudi 24 septembre 2015

Roumanie - Les portes de fer

Bienvenue sur notre site !

Mercredi 16 septembre

Ça y est, nous passons la frontière vers la Roumanie, notre dernier pays sur l'eurovelo 6. Encore une colline à franchir et nous retrouvons la rive du Danube 3 km plus loin qu'hier.  La 1ere chose qui nous a frappé dans les premiers villages, c'est le fait de voir moins de déchets qu'en Serbie. Les habitants génèrent sans doute moins de déchets dans ces villages reculés. Dans la suite de la Roumanie, nous avons retrouvé des plastiques, habits, couches culottes, etc un peu partout.
Dans les premiers villages traversés, certaines rues sont défoncées par des travaux d'installation de canalisations. Des villageois continuent de se servir aux puits. D'après les nombreux panneaux des fonds européens,  il semble que les priorités des aides européennes soient l'alimentation en eau potable et le traitement de l'eau ainsi que le développement du tourisme, "écotourisme" bien sûr.
Nous arrivons au village de Bazias où nous logeons dans des chambres au dessus d'un bar et à proximité d'un monastère orthodoxe. Notre hôtesse nous offre des raisins qui poussent sur la treille au-dessus de nos têtes, ainsi que 3 glaces pour les enfants. Le smartphone indique une heure de plus que nos montres, l'horloge du bar aussi. Nous avons changé de fuseau horaire. Nous serons plus en accord avec le soleil pour les bivouacs.
 La récolte du maïs bat son plein
Un des nombreux panneaux des fonds européens

 Bottes de paille et de maïs

La grand-mère nous observe...



Le village de pêcheurs de Bazias avec son monastère


Jeudi 17 septembre

Dans les campagnes, nous remontons 50 en ans en arrière en France : des habitants mènent 3 ou 4 vaches ou quelques moutons. Les poules et les porcs sont présents un peu partout. Les charettes à cheval sont plus lentes que nous.
A Moldova Veche en revanche, les collégiens et lycéens écoutent de la musique sur leur smartphone. Nous demandons la prononciation de mots usuels à un collégien qui apprend le français. Xavier nous trouve des moyens mnémotechniques. Pour merci (moutoumesc) : "mouille ton masque". Gwénolé se trompe ; il a retenu "mouille ta face" !
Le soir un homme nous donne l'eau de son puits et nous trouvons un lieu de bivouac dans une prairie qui surplombe la route et le Danube. Camping mille étoiles !


Moldova Veche -le contraste est saisissant ente les immeubles vétustes qui semblent prêts à s' effondrer et le bord du Danube flambant neuf.

Nous croisons tous les modes de transports possibles...




Vue depuis notre bivouac


Ce que j'ai bien aimé c'est les modes de transport roumains. J'aime bien les charettes à cheval des roumains. Elles ont même une plaque d'immatriculation au cas où elles iraient trop vite (ce qui est fort probable).
YANN

En Roumanie il y a pleins de charettes à cheval pour transporter notamment du maïs. Sur les routes nous voyons des Mercedes et des charettes à cheval! Nous voyons aussi pas mal de voitures françaises et même des voitures de Loire - Atlantique! 
XAVIER



Samedi 19 septembre

Nous atteignons les portes de fer : véritable défilé de falaises plongeant dans le Danube; les paysages sont époustouflants de beauté.
A midi nous nous posons à l'ombre à Svinita.  Nous achetons le dernier pain de la boutique du village, ce qui fait peu pour notre pique-nique. Nous avons à peine fini notre 1er pain qu'un couple passe en scooter puis fait demi tour. Ce sont Sacha, originaire de Svinita, et Evelyna, sa fiancée polonaise. Sacha parle anglais : " You're amazing ! ". C'est la première fois qu'il voit une famille à vélo ici. Il nous demande si nous n'avons besoin de rien. "Euh, nous avons du mal à trouver du pain." Sacha part nous en chercher un chez ses parents, il revient aussi avec des tomates du jardin et 3 esquimaux pour les enfants ! Merci Sacha, notre bon samaritain du jour.

Le soir nous trouvons un appartement au-dessus de la boutique du village de Dubova avec une vue saisissante sur une crique refermée par deux parois rocheuses au milieu desquelles coule le Danube. Les enfants ont bien du mal à se concentrer sur leurs devoirs !
En plus il y a une poêle à crêpes. Nous en préparons pour le petit déjeuner du lendemain avec du caramel "huile de tournesol" salé maison dont le résultat est plutôt pas mal !



Avec Sacha et Evelyne



La crique de Dubova vue depuis la terrasse de notre appartement


Maison traditionnelle de Dubova


Dimanche 20 septembre

Nous passons la zone étroite des portes de fer : les bateaux de touristes défilent et les pensions se construisent à tour de bras. Deux cyclos roumains font un tour de Roumanie.
Nous faisons notre pause de midi à Orsova.  Nous sonnons au presbytère de l'église catholique pour nous présenter mais personne ne répond.
A la sortie d'Orsova la route est hyper-passante. C'est le stress. Nous avons repéré 2 coins de bivouac possibles. Au 1er, le long d'une rivière, nous tombons sur un quartier bidonville.  Tout le monde nous regarde. Demi tour toute ! Quelques km plus loin notre 2eme option s' avère la bonne : un bout de chemin de randonnée qui grimpe et nous voilà sur un promontoire.
Dernier au revoir à Dubova, qui a un petit air de la Réunion


Le Chipul Lui Decebal - sculture du roi Décébal qui vaincu les Romains en l'an 87. 



Église de l'Assomption, la seule en Europe avec le toit en forme de tente et le plafond en forme de croix

Le plat de ce soir : risotto aux oignons, poivrons et biltong

notre bivouac