samedi 9 janvier 2016

Le chemin de Jésus

Mercredi 30 décembre

Nous sommes restés 15 jours d'affilée à Béthléem, c'est notre plus long séjour. Nous nous arrachons, disons au revoir à Philipp notre colocataire, à Nicolas le propriétaire qui nous offre plusieurs souvenirs en bois d'olivier.
Un peu plus loin nous montons dans le bus. Celui-ci s'arrête au check-point 300 qui a l'allure d'un péage d'autoroute. Certains passagers descendent puis remontent, d'autres restent assis. Nous faisons comme eux et tendons nos papiers aux soldats israéliens qui montent à bord. A Jérusalem le terminus est à la porte de Damas. Nous continuons à pied vers la gare routière et retrouvons l'ambiance très juive. Nous admirons un homme coiffé d'une grande toque en fourrure, recouverte d'un sac plastique pour la protéger de la pluie. On dirait qu'il a une méduse sur la tête !
Nous entrons dans la gare routière par une porte de côté, sans aucun contrôle. Il y a comme une faille dans le système de sécurité !
Depuis les guichets, nous voyons un jeune couple qui monte des vélos et sacoches sur l'escalier roulant. Ce sont Guillemette et Augustin, des Français partis à vélo du Mont-Saint-Michel il y a 4 mois. Ils ont traversé les pays par lesquels nous allons passer au retour et rentrent maintenant en France en avion. La mère d'Augustin nous avait vus sur France 2 et leur avait parlé de nous.
Après 2 bus, nous arrivons sous la pluie à Nazareth qui est une ville arabe de 70 00 habitants, 2/3 de musulmans, 1/3 de chrétiens. Après nous être perdus dans le souk, nous trouvons notre guesthouse. Le patron s'inquiète de nous voir partir avec de la pluie prévue. Il nous suggère de visiter Haïfa et Acre en attendant un temps meilleur. Nous lui disons que nous voyageons pendant un an, cela le calme.

Dîner pique-nique à la Sim Sim guesthouse 


Jeudi 31 décembre

Le temps est plutôt ensoleillé après la pluie d'hier soir, nous partons. Nous grimpons en haut de Nazareth avec l'impression de remonter une piste de ski. La rue est mouillée et glissante. Nous devons ensuite trouver le chemin au milieu d'immeubles nouvellement construits et de tous les gravas et déchets de chantier. Nous arrivons peu à peu dans la campagne, au milieu des champs d'oliviers et des parcelles maraîchères. Nous nous arrêtons dans la forêt après Zippori pour pique-niquer. Difficile de trouver un coin sans détritus ! Et à l'entrée du village suivant, c'est encore pire, à donner la nausée. Nous aimerions remonter le temps pour nous retrouver avant l'ère du plastique et du béton.

Un peu plus loin, nous arrivons à Cana. Nous avons 2 chambres dans un appartement. Après la visite à l'église qui commémore le premier miracle de Jésus, nous passons la soirée avec Michael, un Américain de la côte est. Barbe longue, cheveux longs et croix en bois en pendentif, il est en recherche spirituelle. Après 4 semaines passées à Jérusalem, il se laisse porter chaque jour en Galilée par sa prière et son inspiration.

Départ de Nazareth 

Sur le tuyau bleu, le balisage




La rue est inondée, les enfants passent au sec, les parents traversent comme ils peuvent avec les chariots.

Bienvenue à Cana !

L'église de la multiplication des pains



Dîner avec Michael


Vendredi 1er janvier 2016

Le temps est menaçant mais nous partons quand même car le tarif du logement dépasse nos possibilités. Nous galérons pendant 2 heures sur la terre collante qui bloque les 2 roues de chaque chariot. Pour une fois nous sommes très contents de retrouver du goudron ! Notre vitesse moyenne augmente tout de suite. Nous nous prenons plusieurs gros grains entrecoupés de rayons de soleil. A une bifurcation, nous rencontrons Marie-Claire, qui fait le même chemin que nous. Elle file vers la route, elle a peut-être l'intention de prendre un bus.
Nous continuons jusqu'à la forêt de Lavi où se trouve en principe une aire de bivouac. Devant une sorte de pépinière qui doit correspondre à notre ONF, nous expliquons notre recherche à un gardien qui ne parle pas anglais. Il nous fait signe que l'aire de bivouac n'est pas utilisable. Il fait entrer Yann et Solenn dans sa cahute près du chauffage et téléphone à son patron qui parle anglais. Le patron commence par nous dire : " Vous êtes en Israël et vous ne savez pas où dormir ?". Ensuite, il prend le temps de comprendre ce que nous cherchons, parle à son employé puis nous dit qu'il nous propose un endroit avec du chauffage et de l'eau, gratuitement. Nous le remercions chaleureusement. Le gardien nous accompagne jusqu'à un container. Il passe lui-même le balai et la serpillière et montre à Yann comment laver ses semelles de chaussures avec le tuyau d'eau. Scène de lavement des pieds... Nous nous installons, contents de nous réchauffer avec l'air conditionné. Nous pique-niquons à 16 h puis nous occupons jusqu'au dîner. Dehors, les averses continuent.

Ça colle, ça coince !

Pendant le gros grain, les enfants s'abritent sous un arbre...

et les parents font le gros dos.


Notre container pour la nuit.





Samedi 2 janvier

Nous partons après une averse, disons au revoir et merci au gardien en lui expliquant que ce soir nous dormons dans une guesthouse à Arbel !
La journée commence bien : toujours la boue et des tunnels inondés. Une fois ces obstacles passés, nous prenons une petite route goudronnée plutôt que la voie romaine qu'il aurait fallu rejoindre par un chemin terreux. Nous traversons le kibboutz Lavi qui fabrique des meubles pour les synagogues du monde entier et qui inclut aussi une ferme, un hôtel et une piscine. C'est shabbat, les familles se promènent. Elles vont admirer la vue que nous découvrons à notre tour sur les monts enneigés et sur les cornes de Hattin qui entourent un cratère volcanique. La pause pique-nique est écourtée par le vent froid puis la pluie. Nous nous réchauffons vite avec un portage pour traverser le cratère. Nos efforts sont récompensés par la découverte du lac de Tibériade agrémenté d'un arc-en-ciel.
Une heure et 500 mètres plus tard, il nous reste une descente dans la terre, un fossé à traverser puis un bout de route jusqu'à Arbel. Nous trouvons un gîte pour la nuit. Le ménage n'est pas encore fait, nous nous en chargeons contre un rabais sur le prix. Nous passons une soirée tranquille à l'abri du froid et de la pluie.

Exercice du matin

Une aiguille de porc-épic

Vue sur le mont Hermont

Nous découvrons le lac de Tibériade après la pluie


Le mont Arbel



A gauche un des villages rasés par Israël en 1948.


Dimanche 3 janvier

Il pleut sans discontinuer, nous restons 24 h ici. L'après-midi nous montons au mont Arbel. C'est un parc national, comme tous les beaux lieux en Israël. L'entrée est payante. Comme le temps est très gris et que la vue doit être très limitée, nous redescendons et repérons le chemin de demain. Le sentier est boueux, nous ne pourrons pas passer dans la vallée avec nos chariots, il faut trouver une solution. Nous en parlons à Efi notre hôtesse. Son frère pourra nous amener nos affaires à Tabgha moyennant rémunération.
Voyant un poulailler dans le jardin, nous demandons à Efi si elle a  des oeufs. Elle nous en amène 8 au lieu de 5 et ajoute une soupe à la betterave, une compote d'oranges et de pommes à la cannelle et un morceau de gâteau ! Elle revient un peu plus tard en proposant d'amener un de nous au supermarché en même temps qu'elle. Nous acceptons volontiers car nous devons faire du ravitaillement pour 3 jours. Heureusement car nous verrons le lendemain la supérette indiquée dans notre guide : minuscule, sans choix et produits hors de prix ! Ce trajet en voiture donne l'occasion à Charlotte de lui expliquer notre voyage. Efi nous prête également son lave-linge et son sèche-linge !

Vue sur notre étape du lendemain

Luxe d'un jacuzzi !



Lundi 4 janvier

Nous partons avec nos 2 petits sacs à dos seulement. Nous avons bien fait : la boue, les rochers et les barrières avec les chariots nous auraient considérablement ralentis. La vallée est une faille créée par un tremblement de terre au 7ème siècle. Nous apercevons de nombreuses grottes dans la falaise. Le temps est calme, sans vent et la température augmente à mesure que nous descendons. Au niveau du lac, soit à 200 m sous le niveau de la mer, nous longeons des bananeraies. Le lac est lisse comme un miroir. Sa couleur ne se distingue pas des montagnes et du ciel.
Nous récupérons nos chariots à Tabgha comme convenu puis montons par la route au mont des Béatitudes, le chemin étant encore trop mouillé.
En haut le site est entouré de barrières. Nous disposons de 3/4 d'heures avant la fermeture. Nous sommes ici dans l'industrie du pèlerinage : parking payant, toilettes payantes, snack, boutique de souvenirs, pelouses interdites, hôtellerie de luxe. Nous sommes presque seuls à cette heure tardive et pouvons quand même admirer la vue et penser au sermon sur la montagne. En revanche nous sommes persona non grata pour la nuit. Gwénolé se hasarde à parler à un employé qui lui indique une terrasse à l'extérieur du site, où nous pourrons passer la nuit. Son fils Christo, nous voyant nous installer avec les enfants, nous propose de nous emmener chez lui. Il a une maison inoccupée. Nous regrettons presque de ne pas passer la nuit sur notre perchoir tranquille avec vue imprenable mais nous sommes heureux de cet accueil. La famille de Christo est la seule famille chrétienne de Migdal. Leur fils va à l'école dans un kibboutz, c'est le lieu d'éducation le plus laïc pour lui.

Avant de quitter Arbel, nous visitons les restes de la synagogue du 5 ème siècle avant JC



Ici, c'est l'époque des cyclamens 





Les grottes aménagées dans la falaise 
Nous croisons un caméléon blessé à la patte


Intéressant...

Nous atteignons enfin le lac de Tibériade 


Pause déjeuner sur une plage


Le mont des Béatitudes est en vue !
L'église franciscaine du mont des Béatitudes 



Nous allons vers notre lieu de bivouac, avant d'être invités !



Mardi 5 janvier

Christo nous dépose à 8 heures en bas du mont des Béatitudes, à Tabgha. Nous commençons par l'église de la multiplication des pains qui fait partie d'un monastère bénédictin. Nous continuons par l'église de la primauté de Pierre, bâtisse très modeste posée juste au bord d'une petite plage paisible. Ensuite vient la source de Job. Nous vérifions, elle est tiède ! Nous arrivons enfin à Capharnaüm, ville choisie par Jésus pour y habiter après l'arrestation de Jean-Baptiste. Ce lieu est un parc national sous l'autorité des franciscains. La vue sur le lac est belle mais il est interdit de pique-niquer, nous poursuivons donc jusqu'au monastère orthodoxe des 12 apôtres. A l'opposé des sites de pèlerinage massif, nous trouvons ce lieu très beau et accueillant pour les marcheurs que nous sommes. Les fresques de l'église sont splendides. Une harmonie est créée par le verger et  le potager qui bordent l'église. Des ânes à côté mangent les déchets verts et leur crottin fertilise le potager.

A l'église orthodoxe je me suis senti en Roumanie car on retrouve les animaux et l'église orthodoxe. Il y avait des paons, des poules, des chats, des ânes et (bien sûr) la superbe vue sur le lac de Tibériade.
YANN

Nous dépassons la bordure du parc national de Capharnaüm et trouvons une plage avec camping autorisé. Nous pouvons profiter jusqu'au lendemain matin de la vue sur le lac et les montagnes. Il ne manquerait plus que de partager du poisson grillé avec Jésus !

Nous avons terminé les 60 km du chemin de Jésus. Nous allons continuer à longer la rive du lac de Tibériade pour nous imprégner des sites mentionnés dans les évangiles. Jésus avait choisi un très bel endroit pour vivre et marcher et cette moitié nord du lac est restée sauvage jusqu'à maintenant.


L'église dominicaine de Tabgha avec la pierre sur laquelle les pains et les poissons ont été déposés lors de la multiplication des pains.


L'église de la primauté de Pierre 




Visite de Capharnaüm où se trouve la maison de Pierre


Les restes de l'église byzantine construite dans l'enceinte de la maison de Pierre puis recouverte d'une nouvelle église du XXème.

Les ruines de la synagogue du 5ème siècle

Le monastère orthodoxe de Capharnaüm 

Les fresques datent des années 2000









Nous voyons des damans par dizaines 

Nous atteignons notre campement  

Les enfants travaillent









2 commentaires:

  1. Toujours aussi merveilleux de revoir ces sites où Jésus a vécu. La météo est très pluvieuse et les vents commencent à forcir. Bonne continuation. Aujourd'hui c'était le dimanche du baptême de Jésus. Amitiés Catherine et Jean Louis

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  2. Coucou ! Meilleurs voeux pour cette nouvelle annee. Cela me rappelle mon sejour d'il y a 1 an maintenant.
    Bises, Cyril

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