vendredi 18 décembre 2015

Suite et fin du chemin d'Abraham - Arrivée à Bethléem

Jeudi 10 décembre

Nous petit-déjeunons en compagnie de secouristes, arme à la ceinture (!) qui attendent la venue d'un groupe de jeunes.
L'étape du jour traverse la forêt de Yahir plantée d'eucalyptus, de pins et de quelques vignes et nous mène au kibboutz de Ar Amasa. Ce kibboutz n'est plus une exploitation agricole mais plutôt un hameau. L'ensemble est entouré de barbelés et la police effectue des rondes la nuit, en revanche les habitants laissent leur porte ouverte ! 
A l'arrivée, pendant que Gwénolé part à la recherche de la salle des visiteurs, le reste de la famille est abordé par Itamar qui propose que nous logions chez lui et son épouse Sygal. Les deux travaillent à Beer-sheva et se sont installés ici pour la beauté des lieux. Itamar est guide de montagne et connaît parfaitement les lieux que nous avons et allons traverser. Ce soir eux sont de sortie mais ils nous laissent leur maison. Pour couronner le tout, Itamar nous prépare un couscous ! Merci pour cet accueil et cette confiance donnée.





Vue depuis la maison d'Itamar 
La maison où nous sommes accueillis 
En compagnie d'Itamar 
Soirée douillette au coin du poêle, il fait froid dehors à 700 m d'altitude

Vendredi 11 décembre 

Nous partons de bonne heure car nous devons arriver au site cananéen de Tel Arad avant le début du shabbat. Nous partons à pas de velours pour ne pas réveiller Itamar et son épouse qui sont rentrés tard la veille. Le chemin surplombe la vallée et se termine au milieu des champs. Nous sommes accueillis au camping de Tel Arad par une  employée bédouine très sympathique. Quand elle comprend que nous marchons depuis plusieurs jours, elle nous donne du lait et nous propose de nous amener en voiture faire quelques courses. 
Nous visitons le site qui date de 3000 ans avant J-C et est emblématique de l'histoire juive. En effet, c'est à l'issue de la bataille de Tel Arad que le peuple hébreux, mené  par Josué, a vaincu le roi d'Arad, ouvrant ainsi le chemin vers la terre promise.
Nous ne sommes pas seuls ce soir. Une tribu se réunit autour du feu et allume les bougies d'Hanoucca en chantant (nous reconnaissons les mots hanoucca et amen). Un groupe de 80 jeunes loge sous la grande construction de style cananéen. Ils sont, évidemment, accompagnés de leurs secouristes armés.

Nous descendons de Tel Arad par une ancienne voie romaine.



Notre campement. Gare à la poussière !

Tel Arad avec sa forteresse au fond

Au loin la ville d'Arad notre prochaine étape 

Le camping et sa construction de style cananéen

Puits qui a permis à la cité de se développer.  Chaque goutte de pluie alimentait tout un réseau de citernes et de puits.


Le saint des saints du temple juif

Une des citernes 

Samedi 12 décembre 

Nous quittons Tel Arad pour Arad avec une petite inquiétude car les "trail angels" qui devaient nous loger viennent de nous faire faux bond. Le chemin est magnifique. Il commence au milieux des vergers et se termine dans le désert. A 13 h nous sommes dans un parc d'Arad. Dans ses jeux avec Yann, Solenn parlait souvent de croque-monsieur, sandwiches jambon beurre et bars à jus de fruits. Nous dénichons du jambon dans un supermarché russe non kasher, ainsi qu'un jus de fruits. Yann qualifie nos sandwiches jambon ET beurre de succulents !
Après quelques essais infructueux nous trouvons deux chambres avec kitchenette donnant sur une vallée désertique. Sur le chemin nous regrettons de ne pas pouvoir prendre de photos de juifs orthodoxes que nous croisons, notamment un père et son garçon. Le père porte un grand chapeau de fourrure et un long manteau de satin. Le fils porte le modèle réduit du manteau. 
Nous sommes contents d'être dans du dur car de la pluie est annoncée pour la nuit. 


Vue de Tel Arad 
Encore une plante inconnue ! Arachide ?


Vues du désert depuis Arad

Nous admirons le coucher du soleil


Dimanche 13 décembre 

Il s'est mis à pleuvoir au petit matin. Les parents partent sous la pluie faire du ravitaillement pour 48 h tandis que les enfants ont pour consigne de se préparer. Lestés de pains, fruits, légumes, concentré de tomates, thon, riz, semoule, houmous, fromage, muesli, lait en poudre, chocolat et fruits secs, nous partons en fin de matinée. Pour la première fois nous adoptons la configuration pluie : ponchos, guêtres et housses pour les sacs. Le temps de démarrer, la pluie s'est arrêtée. Nous coupons à travers la ville pour rejoindre le chemin d'Abraham un peu plus à l'est. Un chauffeur de bus nous applaudit, un bédouin en voiture s'arrête pour nous poser quelques questions.
L'activité des forces aériennes israéliennes est particulièrement visible aujourd'hui. Nous apercevons 4 avions de chasse puis 2 petits avions puis 2 hélicoptères.
Le paysage devient sauvage, nous sommes dans le désert de Judée. Seuls quelques villages bédouins et leurs troupeaux parsèment les vallées. Les trouées de soleil nous offrent des éclairages fantastiques. Nous pique-niquons près de 6 chameaux. Franck, correspondant de France 2 à Jérusalem et Ofsep, cameraman de la communauté arménienne, nous rejoignent pour un reportage sur les pèlerins qui viennent à Bethléem. Ils nous accompagnent jusqu'au campement bédouin où nous passons la nuit. La piste est facile et en descente, seule la boue gêne par endroit notre progression. Nous nous prêtons en même temps à l'exercice de l'interview.
A l'arrivée, nous, qui pensions monter nos tentes, sommes logés dans une tente bédouine et sommes approvisionnés en bois pour le feu. Le camp est plutôt un grand complexe hôtelier qui a besoin de publicité dans un contexte de tourisme en berne. 
Nous passons une soirée très agréable. A côté, une famille entonne les chants de Hanoucca que nous avions déjà entendus.  Le père de famille amène une grosse marmite dans notre grand feu. Il y faire cuire des légumes avec du vin, de la bière et des épices.


La famille en tenue de combat 



La boue s'insinue entre les 2 roues. Les garçons "décrottent" régulièrement.


Notre étape du soir est en vue


France 2 arrive !

Au bout de la perche, go pro et stabilisateur d'image



Avec Franck et Ofsep




Lundi 14 décembre 


Nous nous levons à 7 h, espérant visiter Massada aujourd'hui. Le début du chemin est facile puis se corse un peu sur de la caillasse. Tout à coup Gwénolé n'arrive plus à tirer son chariot ; la roue s'est détachée ! Il arrive à réparer grâce aux vis de rechange que nous avions emportées. Cela nous prend 3/4 d'heure et ...sous une bonne averse, selon la loi de Murphy ou loi de l'em. .. maximum. 
Cela ne nous empêche pas de profiter du paysage époustouflant. Nous sommes d'abord face aux failles du grand rift. Nous montons ensuite jusqu'à un plateau depuis lequel nous découvrons la mer Morte et les montagnes de Jordanie. Deux grands groupes de jeunes randonnent ici. Un hélicoptère de l'armée se pose, peut-être pour assurer leur sécurité.
L'après-midi voit survenir notre 2ème ralentissement de la journée. Nous avons cette fois un canyon à traverser, il faut tout porter. Nous reportons la visite de Massada au lendemain. Nous nous installons, seuls, au camping. L'employé nous dépose du bois puis nous profitons de cette dernière nuit dans le désert.


Dernier au revoir au chameaux avant de partir 






Pendant ce temps, les enfants attendent sous l'averse




Nous surplombons la mer Morte 


Une tour de Massada émerge du sommet


Vue sur Massada 




Dîner autour du feu


Mardi 15 décembre


Nous commençons par la visite de Massada. Cette cité s'est beaucoup développée sous le règne d'Hérode le grand qui en avait fait sa résidence d'été et d'hiver en créant de somptueux palais. Plus tard, elle deviendra le symbole de la lutte des Juifs contre les Romains. Ces derniers, après avoir écrasé la révolte juive à Jérusalem et en Judée, ont mené le siège de Massada où s'étaient regroupés les derniers insurgés. C'est la fin tragique de cette lutte qui fit la renommée de ce site. En effet, les Romains avaient fini par ouvrir une brèche et durant la nuit précédant l'assaut final, toute la population choisit de mourir libre plutôt que de vivre en esclaves. Le lendemain, les Romains pénétrèrent dans la ville et trouvèrent tous les Juifs morts. Le site est à couper le souffle et les ruines permettent de bien imaginer ce qu'était la vie à cet endroit.
Une fois la visite terminée nous descendons prendre un bus jusqu'à la mer Morte pour une baignade... L'eau est plus chaude qu'en Bretagne au mois d'août! 
Enfin nous prenons le bus pour rejoindre Jérusalem. Nous voyons le désastre causé par l'assèchement de la mer Morte. La mer recule de plus de 2 m par an. De gros trous béants se forment lorsque des plaques de sel dans le sous-sol s'effondrent. Des hameaux sont abandonnés, la plupart des plages sont interdites d'accès. Le plan de renflouement par la mer Rouge risque de provoquer une autre catastrophe écologique du fait de la différence de salinité.
A Jérusalem nous montons dans le taxi affrété par France 2 pour pouvoir nous filmer avant la nuit sur la place de la Nativité. Nous passons le check point à pied au milieu de la colonne de Palestiniens, tous des hommes, qui reviennent d'après leurs chaussures boueuses d'une journée de travail dans le bâtiment. Nous assistons depuis le taxi palestinien aux jets de pierre que lancent vers le mur des gamins désabusés et enfin arrivons face à l'église de la Nativité. Nous repassons avec émotion le film de notre chemin pour arriver jusque là. Nous sommes heureux d'être ici, d'avoir réussi cette étape en famille. Une crèche et un sapin nous plongent dans l'ambiance de Noël ; c'est fantastique !




Notre lieu de campement vu d'en haut


Porte byzantine de Massada





Les terrasses du palais d'Hérode





Vue d'un des onze camps romains qui encerclaient Massada
Les bains

Au-dessus de la ligne noire, ce qui a été reconstruit


Mosaïque du palais 


Yann et Solenn en plein jeu : "Alors on disait que cet éléphant de mer pouvait vivre sous l'eau"

Après l'épisode tragique,  le site n'a été occupé que quelques siècles plus tard par des moines byzantins qui vivaient dans des grottes.



Nous descendons en téléphérique pour la plus grande joie des enfants. 



Baignade dans la mer Morte.

Impossible de nager sur le ventre, les jambes ressortent !


Arrivée sur la place de la nativité.  La mosquée cohabite avec le sapin, la crèche et les églises de la nativité.








5 commentaires:

  1. La pluie est une benediction, un cadeau du ciel. Les jours de pluie sont des jours de joie et si cela dure, vous verrez le desert verdir. Bises, Cyril

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  2. colette et Christophe21 décembre 2015 à 12:34

    Très bon reportage sur France 2. On pensera particulièrement à vous à Noël. On vous embrasse
    Colette et Christophe

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  3. Félicitations. Cela m'a fait plaisir de vous voir sur le petit écran du bureau.
    Je vous souhaite un JOYEUX NOEL. Bises. Isabelle M

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  4. Bravo! En famille vers Bethleem vous y êtes!
    On a reçu la lumière de Bethleem dimanche dernier, on a bien pensé à vous!
    Nous vous embrassons bien fort
    Lucie et Olivier Romane Pauline Antoine

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  5. Joyeux Nöel Gwenolé et
    bravo pour cet exploit que j'ai suivi depuis le début.
    Ta photo en bédouin m'a fait bien rire.
    Feras-tu un détour au nord par St Jean d'Acre et Haïfa ? les jardins du culte Baha'i sur le mont Carmel sont splendides et Haïfa est desservi par le train...
    Portez-vous bien et encore joyeux Noël à toute ta famille.
    Patrick et Laurence

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