dimanche 13 septembre 2015

Hongrie-Serbie-Croatie-Serbie

Jeudi 3 septembre

Nous trouvons sur la table 5 grosses prunes. Ce doit être le cyclo écossais qui les a laissées pour nous.
Nous passons la matinée sur la levée, il fait 33 degrés au lieu de 38 la veille. En face de Mohacs le camping est fermé depuis belle lurette. Il reste deux robinets d'eau potable, beaucoup d'ordures et une plage fréquentée en ce mois de septembre par les retraités. Un homme nous parle bien fort en mâchant son pain, nous réceptionnons les postillons-miettes. Il cherche à nous dissuader de camper là : "camping-Scheise". Qu'à cela ne tienne, nous passons l'après midi à Mohacs via le bac puis nous revenons ! Tous les humains sont partis mais ce sont les moustiques qui commencent une attaque en règle avec pour cible le cuir chevelu et le dos de Charlotte une fois qu'elle a mis du répulsif sur le reste du corps. Bref, nous nous réfugions dans les tentes pendant que Gwénolé surveille la fin de la cuisson du riz et nous mangeons sur la plage à la nuit tombée.





Vendredi 4 septembre

Nous partons à 9 heures pour passer la frontière vers la Serbie en pleine journée. Nous ne voulons pas risquer un bivouac dans les parages. Nous passons la douane à midi sans voir un réfugié. En revanche nous apercevons le mur de barbelés tout neuf.
Nous passons plusieurs villages à la suite constitués, comme en Hongrie, de rues toutes droites avec un jardin verger devant chaque maison. Nous nous servons par terre pour nos desserts de pommes, poires, pêches de vigne et quetsches que les propriétaires laissent pourrir.
Nous arrivons à un parc national proche de la frontière. Des policiers sont là et nous demandent nos passeports. Nous continuons sur un chemin de terre qui nécessite un pilotage précis entre les ornières puis nous arrivons à un vrai camping bien herbeux, bien propre. Les gérants nous accueillent chaleureusement. Nous goûtons notre premier raki, un raki de pêche. Les enfants ont droit à un sirop pendant qu'ils font leur travail scolaire.
Soirée mémorable avec les gérants qui nous ont fait des crêpes, Xavier et Yann qui jouent de la musique, un couple d'Allemands, Marta et Farmer, dresseurs de chiens et Tom et Agnès les Hollandais.
Nous terminons avec le raki de quetsches de la grand mère roumaine de Marta !

L'école grand luxe : une table et une boisson 
Farmer et Tom à gauche, Agnès et Marta à droite

Samedi 5 septembre

Il pleut ce matin. Profitant d'une accalmie nous roulons jusqu'à Apatin, ville distante de 6 km. Tom et Agnès y arrivent aussi et nous signalent qu'ils ont trouvé un appartement pour 33 euros. Nous décidons de nous poser là aussi dans un deuxième appartement. De notre fenêtre nous voyons un cortège de mariage : en 1er le drapeau serbe, en 2ème des musiciens, en 3 ème les mariés puis toute la suite. Nous retrouvons tout ce petit monde un peu plus tard devant la première église orthodoxe que nous visitons.
Nous achetons des boules quies car l'appartement est situé juste au dessus d'un bar discothèque ! Notre hôte nous a prévenu qu'il y aurait du bruit jusqu'à 2 h. Grâce à cela nous passons une nuit à peu près correcte.
A Apatin, notre première église orthodoxe





Dimanche 6 septembre

Ce matin c'est l'effervescence du marché. Beaucoup de gens sont à vélo, ils repartent avec des sacs de quetsches, d'oignons, de pommes de terre accrochés au guidon. Sur notre route plusieurs voitures nous klaxonnent, l'équipage Gwénolé Solenn fait sensation et les Serbes sont fanas du klaxon.
Un peu avant 13 h nous entrons en Croatie. Le douanier, intéressé par notre voyage, nous pose plusieurs questions.

Nous voyons de nombreuses maisons abandonnées, celles de Serbes partis ou de Croates disparus. A Vukovar, nous cherchons un hébergement. Nous sonnons à une maison qui fait chambre d'hôtes. Un homme nous ouvre. Ce n'est pas le propriétaire mais un archéologue, Aleksandar Durman, qui loge là pour un mois de fouilles. Il négocie pour nous une chambre puis nous emmène visiter la ville. Au final, il nous offre une glace, nous fait visiter le musée de la ville qui est fermé puis nous offre des hamburgers ! Au musée les enfants sont impressionnés par un film qui montre la population en fuite au milieu des décombres après le siège par les serbes en 1991. Nous découvrons par ailleurs la culture Vucedol, celle d'un peuple indo-européen contemporain et comparable aux Mésopotamiens et Égyptiens qui a existé entre -3000 et -2600. Aleksandar étudie cette culture depuis 30 ans.

Hier nous sommes allés visiter le musée de Vukovar. La dame qui gardait le musée l'a ouvert pour nous. Vukovar s'est fait assiéger par les Serbes en 1991. Des milliers de réfugiés avec des drapeaux blancs fuyaient dans les rues bombardées, ils marchaient sur les débris des maisons. Il ne restait plus aucun bâtiment en état. A la fin de la guerre en novembre 1991 une photo montrait une rue avec des pierres partout sur la route, des voitures écrasées et des maisons détruites. Ils ont mis 15 ans à tout reconstruire. Quelques maisons ont été reconstruites uniquement de l'intérieur pour montrer la façade avec des impacts de balles et de bombes.
Xavier

J'ai vu des os de mammouth, des urnes funéraires, des habits traditionnels, des armes de la préhistoire, des bijoux et pièces de monnaie romains et un clavecin. J'ai vu aussi un tableau de saint Hubert devant un cerf avec une croix blanche au milieu de ses bois. Saint Hubert est le patron des chasseurs. 
YANN

Au musée de Vukovar j'ai vu des gens qui fuyaient la guerre avec un drapeau blanc. J'ai vu aussi des os de différents animaux et aussi des crânes.
SOLENN



Pause pique-nique en Croatie


Vukovar

Visite privée avec Aleksander du château reconstruit après la guerre et réouvert depuis 1 an




Tableau représentant Saint Hubert

Poterie Vucedol - la partie haute représente le ciel et la partie basse le Danube


Lundi 7 septembre

Notre hôtesse nous offre un petit déjeuner avec omelette, ratatouille, charcuterie, fromage...Elle a vécu 30 ans en Allemagne et à accueilli 18 membres de sa famille en 1991.
Nous allons au cimetière mémorial où le gardien nous explique les différentes zones : la fosse commune plantée de 938 croix blanches correspondant aux 938 victimes, la zone des tombes vides des disparus, les zones des civils et des militaires et le monument en bronze inauguré en 2000.
Nous filons ensuite à 500 mètres de là pour retrouver Aleksandar qui nous fait visiter le musée (fermé, on est lundi) dédié à la culture Vucedol. Il nous amène ensuite au carré de 20 mètres fois 20 mètres qu'il fouille depuis 2 ans avec ses étudiants. 
A 16 h nous quittons ce passionné attentionné qui a rendu nos deux journées exceptionnelles. A 16h30, crevaison puis côtes à 8% et 6%. A 19h00 le camping n'est plus qu'un carré d'herbe agrémenté d'une table et d'une jolie vue sur le Danube. Gwénolé demande de l'eau à des villageois.


Notre hôtesse de Vukovar





Visite du musée et du site archéologique de la culture Vucedol





Mardi 8 septembre

Nous entrons à nouveau en Serbie en fin de matinée et quittons enfin la route. Nous pique-niquons sur plage pleine de charme ... au milieu des restes de canettes et bouteilles de bières. En reprenant la route ou plutôt le chemin, nous faisons connaissance avec Brigitte, Wolfgang et Hanna, leur fille de 10 mois. Ils vont jusqu'à Belgrade et viennent de Ulm. Nous arrivons à Novi Sad en fin d'après midi. Nous découvrons une ville aux airs d'Italie avec ses façades peintes et ses multiples passages sur cour. Nous nous posons enfin dans un appartement en plein coeur du centre ville grâce au conseil de l'hôtesse d'un bureau de change puis à l'énergie du gérant d'un hôtel emballé par notre histoire. La journée se termine par une glace !

Les douaniers surveillent l'espace Schengen ... attention, ça mord !




récolte de carottes



Arrivée à Novi Sad




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