jeudi 16 juin 2016

De Trieste à Venise

Lundi 6 juin

Journée de repos, nous prenons le temps de faire plus ample connaissance avec nos voisins de parcelle, des cyclos hollandais, Carla et Jan, qui vont de Salzburg à Venise en faisant un crochet en Istrie par la Parenzana. Jan nous interroge sur nos motivations. Lui a travaillé pendant 20 ans pour l'église catholique et travaille maintenant 2 jours par semaine auprès des plus isolés à Rotterdam. 
Nous partons à pied, traversons un bois et prenons un bus pour visiter le château de Miramare. L'empereur Maximilien de Habsburg fit construire ce château pour lui et son épouse Charlotte de Belgique. Ils l'occupèrent à peine 10 ans avant leur départ vers le Mexique puis la fin tragique de Maximilien à 35 ans.
Nous prenons un bus pour le centre de Trieste où nous allons manger des parts de pizza. Le patron est italien mais son épouse est du Luxembourg. Nous discutons en français et les enfants se font offrir des bonbons. 
Au camping, après les devoirs et le dîner, sans averse cette fois, Gwénolé et Charlotte prennent une boisson avec Carla et Jan. La discussion commence autour de la place et du rôle des laïcs dans l'église catholique en Hollande et en France. Elle continue sur la générosité des plus pauvres, qui savent ce que c'est de manquer de quelque chose, et sur l'hospitalité orientale. Après tout cela, il est temps de se coucher !


Quelle coulemelle ! 


Le château de Miramare


Charlotte de Belgique 




La fête à Venise en l'honneur de Maximilien et Charlotte 


Les garçons ont terminé la visite...

...pas les filles !



A Trieste, l'église serbe orthodoxe est fermée et surveillée par la police. Tant pis !

Nous ne nous lassons pas de la vue depuis le camping. L'été, celui-ci est habité en grande partie par des Triestins à la recherche de fraîcheur.

Au bar avec Carla et Jan

Un ver luisant

Mardi 7 juin

Nous restons à l'altitude du camping sur la Via Napoleone dont l'ombrage est agréable en ce jour chaud. Deux vieux nous interpellent : "Ma, che bella cariola ! Vous allez à Rome ?"
"Nous venons de Béthléem mais pas tout à pied." "Heureusement car sinon ça ferait trop long !"
Nous faisons une grande pause pique-nique, sieste et devoirs à un point de vue. Peu après nous sommes à Santa Croce, village où tout est écrit en Slovène. Nous faisons le plein d'eau et de nourriture puis cherchons un endroit pour passer la nuit dans la forêt voisine. Nous finissons par trouver un coin de bivouac mais nous avons juste le temps d'installer la tente de 3 avant une pluie d'orage. Nous nous occupons pendant 1 heure en jouant aux cartes et en lisant, recroquevillés dans la tente. Nous dînons à la nuit tombante, une fois l'orage passé.


Via Napoleone 



Mytiliculture






Mercredi 8 juin


Nous continuons sur le chemin qui domine la mer puis terminons par la route jusqu'à Porto Piccolo. Le temps est chaud et lourd. Nous nous arrêtons dans un camping village qui accueille 1 500 personnes au plus fort de la saison, le seul camping du coin. Nous avons juste le temps de monter les tentes et profiter de la piscine avant que l'orage arrive. Nous nous réfugions aux sanitaires ; aucun espace abrité n'est prévu pour les cyclistes ou marcheurs. Heureusement la soirée est sèche.  


Jeudi 9 juin


A peine sommes nous réveillés que la pluie commence. Nous nous réfugions sous l'auvent des éviers le temps du petit déjeuner puis plions les tentes mouillées. La journée n'est pas agréable car nous longeons une route passante qui descend vers Monfalcone et sa zone industrielle. Nous aurions volontiers fait ce trajet à vélo ! Nous dépassons Monfalcone puis nous arrêtons au camping de Marina Julia qui est encore un village vacances. Pendant que Charlotte fait faire les devoirs aux enfants, Gwénolé fait sécher les tentes puis les monte. La météo n'est pas bonne mais annonce l'arrêt des averses pour la fin d'après midi et la nuit. Pourtant le mauvais temps continue jusqu'au lendemain matin... Nous dînons à nouveau sous un auvent, celui des toilettes... Un Allemand, Witter, nous demande si nos tentes sont mouillées, nous lui répondons qu'elles sont trop petites pour manger dessous. Nous lui expliquons notre parcours. Il revient quelques minutes après avec un paquet de fraises tagada. Un peu de chaleur humaine, cela fait du bien !



Les devoirs et le dîner dans ce coin des sanitaires 


Vendredi 10 juin

La pluie s'est enfin arrêtée et le soleil est à nouveau là ! Nous longeons désormais la mer dans un paysage de bois et de marais. La zone est classée Natura 2000. Nous profitons de la pause pique-nique pour faire sécher nos serviettes et tentes. Après une 20aine de km sur goudron nous arrivons sur l'île de Grado, reliée au continent par des ponts. Nous snobons les gros campings avec animations et nous nous arrêtons dans un camping en sous-bois occupé par des Allemands et Autrichiens. Il donne sur la plage, les enfants profitent d'une petite piscine et nous profitons tous des moustiques !



Nous retrouvons le bord de mer avec plaisir, Trieste est au fond à gauche

Les marais nous rappellent la Charente Maritime

Séchoir écolo...




A l'entrée de l'île de Gardo, un golf. 


La plage du camping




Baignade après l'heure quotidienne de travail

Samedi 11 juin

Après le beau temps d'hier, les orages sont à nouveau là. Le soir nous apprenons aux informations qu'une tornade s'est formée pendant quelques minutes sur la lagune de Venise...
Nous partons équipés de nos ponchos. Nous suivons la piste cyclable toute la journée et atteignons Aquileia, ville classée au patrimoine mondial de l'humanité mais qui ne fait pas décor de carte postale comme certaines villes que nous avons traversées en Croatie. Cette ville semble avoir su tirer partie de son patrimoine tout en maintenant sa vie locale. Aquileia a été un port romain bouillonnant d'activité, tête de pont des Romains pour leur expansion vers le Danube. Nous avons bouclé la boucle depuis l'été dernier ! 
La basilique renferme la plus grande mosaïque au sol de l'occident chrétien, du 4ème siècle. 



Le port de Gardo 


La piste cyclable, portion de l'eurovélo 8, est encore un vestige d'une voie ferrée construite sous l'empire austro-hongrois.


Pique-nique au cimetière San Marco, à l'écart de la route. Malheureusement, le chemin côtier est fermé par un grillage, nous devons revenir à la piste cyclable.


Au moins, nous aurons vu un lièvre !

Basilique d'Aquileia

Si tu ne te brosses pas les dents, elles seront comme celles du ragondin !






Le bon pasteur

Une des scènes de l'histoire de Jonas, peuplées de poissons, de poulpes et calamars. Superbe !

Un mausolée de l'époque romaine 

Le forum

Dimanche 12 juin 

Vu le temps incertain, nous avons loué un mobile home pour la nuit. En fait il ne pleut qu'au milieu de la nuit. Nous partons en fin de matinée pour une dernière marche de 6 km seulement, toujours sur la piste cyclable.
A Cervignano, nous prenons le train pour Venise. Ce train régional rapide nous fait l'effet d'avancer comme un TGV !
A notre arrivée, Edoardo et Ricardo nous accueillent. Ils font partie du laboratoire d'écologie de la ville et du paysage de l'université de Venise. Chaque été pendant 15 jours un groupe d'étudiants et de personnes intéressées marche sur des chemins historiques. Cette année, ils parcourront la via Egnatia entre Bitola et Thessalonique. L'été dernier ils ont marché sur le tronçon Dürres-Bitola. Nous aurons matière à discussion !
Nous dormons cette nuit chez Eduardo dont les 2 colocataires sont absents. Eduardo a vécu 2 ans en Belgique, il parle bien français. Nous préparons le dîner que nous prenons avec lui. Il étudie le développement du territoire, nous confrontons nos expériences.

On se croirait dans un compartiment de train

Petit repos avant le départ 


Ça y est, notre marche est finie



Notre arrivée à Venise 



Comme le veut la tradition, en guise d'apéro, nous dégustons avec Edoardo et Ricardo un verre de "vino rosso". Les Italiens disent "cin, cin" comme les Français.


4 commentaires:

  1. Quand est-ce que votre retour est-il prévu à Nantes?
    Vous nous avez fait rêvé pendant un an! voyage fabuleux dont les photos nous ont donné sans doute un aperçu bien en deçà de ce que vous avez vécu! Que de choses à raconter... il faudra écrire un livre!!
    à très bientôt...!
    Marie

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  2. Chers amis,
    Nous vous avons accompagnés un peu à vélo et beaucoup par la pensée pendant cette année. Chaque rendez vous hebdomadaire a été une bouffée d'oxygène dans notre quotidien. Merci de nous avoir fait partager vos belles aventures, vos rencontres, vos photos et vos galères !
    Nous vous souhaitons une bonne fin de périple et bon courage pour retrouver une vie plus formatée.
    nous penserons bien à vous début juillet...pendant notre petit brin d'aventure.... de 3 semaines... aux Açores
    Laurence et Michel

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