De Pednelissos à Ephèse

Jeudi 12 novembre 

Nous nous sentons bien dans cette pension au milieu de la verdure,  avec Süleymane et son épouse Ayşe. Tous deux étaient instituteurs et ont quitté leur métier pour fonder ce restaurant / pension il y a 11 ans. Ils élèvent des volailles pour le restaurant, ont des oliviers et des arbres fruitiers ainsi que 6 ruches dont ils nous servent le miel dans son rayon.
Nous prenons la journée pour explorer deux sites du chemin de St Paul. 
Ce matin Süleymane nous accompagne à pied aux ruines de Pednelissos qui sont à 2 km. En chemin il nous fait goûter différentes baies comestibles.
Après une pause "pain perdu salé au fromage", grenades et thé bien sûr, nous montons dans sa voiture pour aller aux chutes d'Uçansu. Après 700 mètres de marche, nous arrivons à une des piscines les plus belles du monde, vasque d'eau bleu turquoise alimentée par une petite cascade et dont le trop plein débouche sur la chute d'eau.
Nous dînons tôt, en même temps qu'une tante d'Ayşe qui a 95 ans et est accompagnée de son fils, de sa fille et de son gendre. Celui-ci fait sa prière dans un coin de la pièce. Süleymane amène pour tous : du poulet grillé, du riz, une sauce concombre/yaourt, des aubergines farcies à la viande, une salade de crudités et des baklavas. 

Notre bungalow 

Nous mangeons des baies dont nous ne connaissons pas le nom

Visite du site de Pednelissos, cité antique du IVème siècle avant  J-C

Bas-relief d'Apollon

Citerne d'eau. Après presque 2500 ans, elle joue toujours son rôle 

Travail au milieu des volailles

Randonnée vers les chutes d'Uçansu

L'eau est superbe ... mais glacée 

Seul Süleymane plonge

Chacun fait trempette

Vendredi 13 novembre 

Süleymane nous emmène à Beyzik, à environ 25 km, d'où nous pourrons prendre un dolmus jusqu'à Pergé. En attendant le dolmus avec lui, nous nous apercevons que la Turquie est passée à l'heure d'hiver il y a 5 jours. Süleymane comprend alors pourquoi il avait l'impression que nous nous couchions comme des poules et nous comprenons pourquoi nous devions patienter pour le petit déjeuner !
Avant midi nous sommes à 2 km de Pergé mais suite à quelques errements nous mettons 1 heure pour atteindre la cité antique. Lors de notre pique-nique 2 marchands de souvenirs désoeuvrés se font concurrence pour nous apporter des clémentines. C'est la pleine saison des clémentines et la basse saison des touristes !
Nous aurions bien prolongé un peu l'ambiance du chemin de St Paul par un bivouac, d'autant plus qu'il fait beau et chaud. Cela supposerait de faire 7 km pour arriver dans un parc naturel puis la même distance demain matin. Nous abandonnons cette idée et partons pour Antalya, escortés par les lycéens qui ont terminé leur journée. Une lycéenne, celle qui parle le mieux anglais et qui se fait charrier par les autres, nous accompagne à l'arrêt de bus. Il est en effet impossible de trouver le moindre plan du réseau. Le bus passe dans une artère commerciale gigantesque. Après 3 semaines dans la nature ou les petites villes, tout cela nous paraît bien superflu.
Nous arrivons à pied dans la vieille ville. Le café St Paul attenant à une paroisse grecque est fermé. Nous espérions y trouver des contacts ou tuyaux. Nous cherchons alors une pension indiquée sur notre guide de voyage. Un Allemand nous propose son aide. Il se trouve qu'il connaît bien cette pension pour y avoir logé et nous y conduit en 1 mn. Nous obtenons un appartement très vaste que tout le monde apprécie après cette longue journée. L'ambiance est électrique pour les devoirs mais cela va mieux après une assiétée de pâtes.

Süleymane et Ayşe 

Visite de la ville antique de Pergé créée au IVème siècle avant J-C. Paul y a séjourné en 46, à l'aller et au retour de son voyage à Antioche de Pisidie 

La rue principale était rafraîchie en son milieu par un canal

Vraisemblablement une grenade

Le stade qui accueillait 12 000 personnes 

Porte romaine à Antalya 

La vieille ville d'Antalya 

 Samedi 14 novembre 

Un peu de devoirs, puis nous laissons nos bagages à la pension le temps de faire un tour de la vieille ville et de son port. Des Européens se baignent depuis une plage privée, une famille syrienne demande de l'aide.
Nous passons l'après-midi dans un bus pour rejoindre Pamukkale via Denizli. A Denizli, nous sommes mal orientés par un chauffeur. Au lieu de continuer avec la compagnie de bus pour laquelle nous avons un billet, nous prenons le transport public. Nous devons repayer le trajet mais nous arrivons à bon port. Un gars dans la rue souhaite nous aider aujourd'hui en tant que Français. Il appelle pour nous la pension où nous souhaitons aller. Nos hôtes arrivent avec 2 voitures ! Nous vérifions qu'ils sont bien de cette pension et nous embarquons. Le fils de l'hôtelier a 10 ans comme Yann. Nous faisons les présentations mais ils n'arrivent pas à passer la barrière de la langue.

La Méditerranée 

Petit-déjeuner dehors

Antalya ne lésine pas sur les chauffe-eau solaires 

Nous pouvons nous faire la cuisine. Ce soir, boulghour aux légumes

Dimanche 15 novembre 

Pendant notre petit-déjeuner, nous voyons nos hôtes trier leurs olives. Les belles sont mises en tonneaux avec de l'eau et du sel. Les petites ou fripées ou moins mûres donneront de l'huile.
Après 20 mn à pied, nous arrivons aux vasques en travertin.  Tout le monde doit se déchausser pour préserver ce site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Le contraste est fort entre cette surface blanche comme neige et la plaine sèche et marron alentour surmontée d'un brouillard de pollution. 
Au dessus de Pamukkale se trouve Hierapolis, ville thermale fondée en 190 av. J-C.
Nous finissons par ce que les enfants attendaient depuis le début de la journée : une baignade dans les bains antiques. On se baigne dans de l'eau gazeuse à 36 degrés ! Seul bémol : la musique commerciale criarde du café. Nous partageons le bassin avec une femme en costume de bain islamique. Tout y est, du voile jusqu'aux élastiques autour des chevilles. Seul inconvénient : c'est moulant...
Nous redescendons au coucher du soleil. Le sol glace les pieds. Et par la rigole, les pieds sont au chaud mais on a vite mal à la plante des pieds. Il faut choisir !

Ce soir, c'est le coup de grâce pour Charlotte. Elle en a marre de voir des sacs plastiques partout dans la nature et dans le même temps des commerçants qui refusent les sacs plastiques que nous réutilisons. Cette fois, le commerçant explique que son sac est de bonne qualité car il ne sent pas le pétrole. Le sac que lui tend Charlotte, lui, est un "bad". Manque de perspicacité : le sac que lui tend Charlotte vient aussi de chez lui, nous en avions hérité lors des courses du matin !

Les cascades de calcites sont impressionnantes de blancheur.

Le sol est froid mais l'eau dans la rigole est chaude

Montée vers le martyrium de St Philippe sur les pas des nombreux pèlerins passés ici

Le théâtre, remonté par un équipe italienne 

baignade au bassin antique

Lundi 16 novembre 

Ce matin nous prenons un bus pour Çelçuk, à côté d'Éphèse. Nous parcourons la plaine de l'ouest de l'Anatolie entourée de montagnes. La route relie des grandes villes entre lesquelles s'étalent des vergers à perte de vue : figuiers, grenadiers, mandariniers, abricotiers.
Vers 12h30 nous sommes à la gare routière. Nous pique-niquons dans un jardin à côté puis nous nous mettons en quête d'un camping repéré dans un guide. De loin, nous ne sommes pas sûrs qu'il est ouvert. De plus près, nous voyons la barrière ouverte et des chèvres qui broutent l'herbe du terrain. Nous sommes les seuls clients.
Contrairement à ce que les employés nous avaient annoncé, les douches n'ont pas d'eau chaude. Vu le froid qu'il fait le soir, nous ne pouvons pas nous doucher à l'eau froide. Les employés nous autorisent à nous doucher dans la salle d'eau d'une chambre. C'est mieux que dans les sanitaires du camping ! 
Dans la soirée, un des 2 gardiens bondit en croyant entendre ses chiens hurler. Sur ce, il se met à rigoler : ce ne sont que nos enfants qui s'agitent dans leur tente !

Le camping est en contrebas de la citadelle du Moyen-Age

Nous mangeons des clémentines fraîchement cueillies

Le camping fait aussi fabrique de tapis.

Mardi 17 novembre 

Le soleil nous réchauffe pendant le petit-déjeuner. Nous partons à pied pour Ephèse que nous visitons pendant que les groupes déjeunent. La ville est suffisamment reconstituée pour que l'on se représente bien à quoi elle ressemblait. On peut regretter que les Autrichiens aient utilisé autant de béton.

Les bancs sont froids !

Visite d'Ephèse

Ruine de la basilique Sainte Marie 

Le grand théâtre 

La bibliothèque 

Vue de la bibliothèque depuis la rue principale pavée de marbre