Rijeka et la Parenzana : Croatie, Slovénie, Italie

Samedi 28 mai

Le père de Jogi nous amène à l'embarcadère de Rab à 6h30. Après une traversée rapide du golfe de Kvarner en catamaran, Katelyjn, vice-présidente de Communauté Vie Chrétienne en Croatie, nous accueille au port de Rijeka. Nous allons passer 2 jours en famille dans leur appartement tout près du port. Katelyjn, belge flamande, parle français. Elle a rencontré son mari à une rencontre européenne de Taizé. Autour d'un petit-déjeuner, nous faisons connaissance avec Miro, son mari, et Marta, une de leurs 3 enfants, qui nous prête sa chambre. Damijan, président de Communauté Vie Chrétienne en Croatie, nous rejoint.
Nous consacrons cette journée à visiter Rijeka en compagnie de nos hôtes et à parler de nos vies. Les guerres de Yougoslavie ont eu un impact direct sur la vie de nos hôtes. Miro, d'origine bosniaque, venu faire ses études à Rijeka, y est resté quand la guerre à éclaté en Bosnie. Damijan a rencontré sa femme Zorica à Rijeka car celle-ci avait fuit la région de Vukovar.

Notre bateau pour la traversée 

Port de Rijeka. Entièrement construit sur la mer à l'époque austro-hongroise 

Avec Marta, Damijan, Katelyjn et Miro

Damijan et Marta sont musiciens, Miro est musicien et poète à côté de son métier de prof de religion. Nos échanges sont riches. Un petit chant de Taizé tous ensemble et l'ambiance est là !

Restes du forum romain 

Nous visitons le musée naval et d'histoire de Rijeka 

L'ancien château domine la ville

Petite marche vers Trsat, lieu de pèlerinage marial

Fin de messe de confirmation animée par les novices  franciscains 

Jean-Paul II, vénéré dans les Balkans pour le rôle qu'il a joué dans la chute des dictatures, venu ici en pélerin

Le château de Trsat 

Dimanche 29 mai

Gwénolé et Charlotte accompagnent Katelyjn, Marta et Miro à un baptême.
En début d'après-midi, Damijan, Zorica et leurs 2 fils Jakov, 14 ans, et Fran, 12 ans, amènent l'apéritif puis nous déjeunons tous ensemble.
Vers 17 h nous partons nous promener sur la riviera de Crikvenica parsemée de belles maisons construites par les Austro-Hongrois au début du 20ème siècle. Solenn ne quitte pas Marta. Les 5 garçons entre 11 et 15 ans se débrouillent pour se comprendre en anglais. Xavier et Yann entraînent les 3 Croates à prononcer des mots qui contiennent des diphtongues, comme "chien". Ils s'exercent à leur tour à dire Hrvatska, qui veut dire Croatie. Ambiance assurée !
Nous terminons par la messe.

Simon, 15 ans, le dernier de la famille, traduit en anglais les cartes "chance" du monopoly !

Xavier adopte la coutume de croquer dans les oignons nouveaux !

Lundi 30 mai

La matinée s'écoule chez nos hôtes entre les devoirs et quelques préparatifs. Après un déjeuner rapide, nous embrassons Katelyjn et la remercions pour son accueil "comme à la maison". Merci pour ces deux journées ! Miro et Marta nous accompagnent jusqu'à la gare routière puis nous voilà partis vers Livade, au centre de l'Istrie. Le chauffeur nous dépose à deux pas de la Parenzana.
La Parenzana est une voie ferrée construite par les Austro-Hongrois et utilisée entre 1902 et 1935 puis réaménagée en voie verte. Nous allons la suivre jusqu'à Trieste.
Nous marchons 2 heures puis passons une soirée reposante à 3 km du village le plus proche.

La Parenzana en Istrie, chemin tranquille qui nous permet de repenser à tous les moments partagés ce week-end

Quel accueil !

Nous découvrons une source avant ce viaduc...

...puis l'ancienne gare de Oprta qui nous offre un grand terre-plain d'herbe pour le bivouac

Mardi 31 mai

Au petit jour nous écoutons la symphonie des oiseaux.
Nous marchons jusqu'à Buje. Le chemin alterne les viaducs et les tunnels. Nous pique-niquons dans le village touristique de Staro Boćalište où plusieurs personnes nous posent des questions sur nos chariots. A partir de ce village tous les panneaux sont bilingues slovène-italien.
Nous trouvons à nous loger dans un studio avec mezzanine sous les toits dans la vieille ville de Buje. Tant mieux car l'orage tonne une bonne partie de la nuit !

Staro Boćalište

Arrivée à Buje 

Mercredi 1er juin

Charlotte et Gwénolé visitent le centre ville de Buje pendant que les enfants finissent de se préparer. Le chemin du jour descend vers la mer et passe la frontière vers la Slovénie, notre avant dernier pays avant la France. Juste après la frontière, nous rencontrons un groupe de cyclistes allemands. Intrigués par nos chariots, ils nous invitent à boire du schnaps. Ils sont de Ulm, ville au bord du Danube dans laquelle nous sommes passés l'été dernier.
A Sečovlije, nous pique-niquons et un Slovène nous aborde. Il est étudiant en 2ème année d'informatique et fait des petits boulots l'été pendant la période touristique. Comme en Croatie, il nous raconte que les temps sont durs en ce moment à cause du blocus russe, surtout pour leur industrie pharmaceutique. Par ailleurs, un certain nombre d'entreprises slovènes sont sous-traitantes pour l'Allemagne : ascenseurs, industrie automobile... Encore une fois, il nous confie que beaucoup de ses compatriotes partent en Allemagne ou Autriche pour trouver du travail...
La Parenzana est goudronnée maintenant, aménagée avec des poubelles de tri tous les 100 m et des tables de pique-nique. Contrairement à ce que nous disait l'étudiant, nous nous sentons en Europe de l'ouest !
En fin d'après-midi, nous arrivons à Lucija où nous campons. Le supermarché paraît énorme et nous payons maintenant en euro avec une carte bleue. Cela sent le retour.
Le soir venu, un ballet de lucioles vient illuminer notre nuit. Nous n'en avions jamais vu ! Avec les étoiles et les éclairs, c'est un festival de lumières.

Vieille ville de Buje 

Un couple de vieux désherbe son champ ; cela nous rappelle l'Albanie 

Frontière Croatie - Slovénie 

Le groupe de cyclistes nous encourage avec un verre de schnaps pour les adultes et une limonade pour les enfants.

Solenn est charmée par ces insectes colorés

Les 3 mousquetaires accaparent Yann...

Un petit air de Charente-maritime

Ancien hangar à sel de Lucija
 ; il nous rappelle ceux de Guérande

Jeudi 2 juin

À la sortie de Lucija, nous traversons un tunnel long de 544 mètres. L'essentiel de notre marche se passe ensuite dans une vallée bien verte occupée par des jardins et vergers.
A Izola nous trouvons à côté de l'ancienne gare la maison des soeurs ursulines qui nous accueillent pour 2 nuits. Nous faisons connaissance autour de boissons et biscuits.

Notre récolte de cerises aigres du camping 

Un abri nous tend les bras alors que nous essuyons une pluie d'orage. Un couple d'Anglais attend là. Eux ne se prennent pas en photo, ils nous expliquent que, de la pluie, ils en ont tout le temps. 

Charlotte et ses panneaux...

Izola nous voilà ! 

Vendredi 3 juin

Bon anniversaire Yann ! Les soeurs offrent des chocolats à Yann après la messe à la chapelle et lui chantent happy birthday. Nous visitons Izola qui nous plaît : une vraie vie locale couplée à un cadre de vie agréable. Nous fêtons les 11 ans de Yann dans un petit resto de quartier.

Les Ursulines nous accueillent chez elles

Leur jardin est beau...

...et produit de bons fruits et légumes 

Leur chapelle 

Soeur Jana et sa communauté 

Les ruelles d'Izola 

Nous fêtons les 11 ans de Yann par un plat de sardines, calamars et filets de poisson 

Naîvement nous nous installons dans une piscine qui semble ouverte à tout le monde. En fait elle est réservée aux clients d'un hôtel. Il font une exception pour nous. Sympa ! Les garçons sont restés à lire dans la chambre. Dommage pour eux !

Nous terminons le jour anniversaire de Yann par une glace, qu'il préférait à un gâteau.

Samedi 4 juin

Nous repartons sur la Parenzana. Le chemin passe à côté de la route côtière qui mène à Koper. Le temps est orageux mais nous passons entre les orages. Nous nous posons dans un bois à quelques mètres de la frontière. Gwénolé part faire le plein d'eau, de pain et de crudités dans le village d'à côté.

En bas de chaque panneau publicitaire, un bandeau en italien 

Koper 

Le port de Koper 

Sous un pont, nous attendons la fin de l'averse

Cueillette de cerises 

Notre bivouac

Dimanche 5 juin

Ça y est nous passons la frontière sans poste frontière cette fois et nous entrons en Italie, notre dernier pays. Nous marchons 2 bonnes heures dans la banlieue sud de Trieste. Nous passons ensuite par le vieux centre ville avec son forum romain et sa cathédrale puis continuons vers le nord de la ville qui date de l'empire austro-hongrois entre le 18 et 19 ème siècle . 

Le soir, nous rencontrons une famille dont les parents, Massimo et Valentina, font partis de CVX. Valentina parle francais et Massimo anglais. Nous nous retrouvons pour une promenade sur la voie Napoléonienne dont le départ se trouve au niveau du camping ! 

Massimo nous raconte l'histoire de sa ville dont le développement du port, voulu et créé par les Habsburg, a fait passer Trieste d'un bourg à une grande ville. Il nous raconte également les liens étroits entre les Slovéniens et les Italiens qui sont si forts que tous les panneaux sont écris dans les deux langues. Au temps de la Yougoslavie, des familles entières ont été séparées pendant 50 ans. 

Valentin et Massimo nous offrent la spécialité de Trieste : une sorte de brioche fourrée chocolat-pignons-oranges confites, un délice. 

A la frontière entre la Slovénie et l'Italie 

Arivée à Trieste, fin de la Parenzana

Le forum romain

La cathédrale San Giusto

Le tramway qui monte au camping est dans son jus. Une crémaillère lui permet de grimper la pente à plus de 20%.

Vue sur Trieste et ses ports

Le phare de la victoire, symbole de la souveraineté italienne retrouvée après la fin de l'empire austro-hongrois 

Ester, Massimo, Lia, Valentina et Myriam